Si vous êtes chargé de spécifier les besoins pour un logiciel, le modèle de cahier des charges que vous allez choisir d’utiliser est une des clés de la réussite. Et curieusement, même si vous ne spécifiez pas les exigences dans un cahier des charges (par exemple, vous êtes dans une démarche agile), un tel modèle vous sera également très utile !

En effet, un cahier des charges n’est pas seulement un lieu de stockage d’une liste d’exigences. C’est aussi

• un moyen d’organiser les exigences sous une forme logique, de manière à pouvoir les retrouver aisément.
• une checklist qui permet, lors de l’expression des besoins, de n’oublier aucune exigence.

Depuis que je rédige des cahiers des charges, j’ai utilisé plusieurs modèles (templates), à commencer par le fameux modèle Afnor X50-151. Pour la bonne raison que c’est le seul à faire l’objet d’une norme. Cependant, ce modèle est peu adapté au monde de l’informatique, et j’ai dû l’enrichir.

Par la suite, j’ai utilisé le modèle Volere, l’un des plus connus. Ce modèle est si utilisé qu’il existe plusieurs groupes LinkedIn sur le sujet. J’ai eu l’occasion de le mettre en œuvre sur plusieurs cahier des charges d’envergure nationale, en particulier pour les établissements de santé.

En 2015, j’ai élaboré mon propre modèle de cahier des charges. C’est ce modèle que je préconise. Je le décris dans tous ses détails dans mes ouvrages, en particulier dans le Guide pratique du cahier des charges.

Description du document

Un bon modèle de cahier des charges contient toutes les rubriques qui nécessaires à la description et à la compréhension des exigences, et rien de plus (Même les sections comme Préambule, Contexte, Objet de la consultation, et Analyse de l’existant sont des contraintes qui s’imposent au fournisseur, donc des exigences). Un bon modèle est facile à lire et facile à maintenir.

L’ordre d’apparition des paragraphes est important. Il correspond à l’ordre de lecture, et aussi, dans la mesure du possible, à la séquence des étapes du processus d’élaboration du cahier des charges. Des noms des titres clairs et une organisation logique des sections et paragraphes permettent à chaque relecteur de trouver les passages qui les concernent.

J’ai conçu ce modèle de cahier des charges en 10 chapitres et deux annexes pour une lisibilité optimale, pour une classification simplifiée des exigences, et pour minimiser les risques de redondances et d’incohérences lors de la spécification. Grâce à cette structuration, le modèle de cahier des charges devient une checklist qui permet d’éviter de nombreux oublis.

La figure ci-après sections suivantes décrit ce modèle, chapitre par chapitre. Elle montre également la manière de l’élaborer, à partir de ses éléments d’entrée.

 Dans mon ouvrage Guide pratique du cahier des charges informatique, je consacre un chapitre entier (12 pages) à la description détaillée de chacune de ces 12 rubriques.

Bien entendu, vous pouvez adapter ce modèle à votre organisation, votre projet, votre contexte. L’important est de veiller à garder la cohérence du document.

Yves Constantinidis

Cet article est extrait de l’ouvrage Guide pratique du cahier des charges informatique, éditions GERESO.

_{© Yves Constantinidis & Éditions GERESO 2023}